26.3.09

La guerre contre le terrorisme à la sauce philippine - Alternatives

The war on terror: Philippines-style is the title of this article by CAP-CPC member Malcolm Guy about the situation of the Muslim minority in the Philippines for the April 2009 edition of the Alternatives newspaper in Montreal. It's based on an interview with Amirah Ali Lidasan, national president of Suara Bangsamoro (Voice of the Moro People). Malcolm spent time with Amirah on the island of Basilan in 2002 during an International Solidarity Mission to investigate the arrival of 5000 US troops in the Philippines.

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jeudi 26 mars 2009 par Malcolm Guy

En 2002, le président George W. Bush, avec l’appui inconditionnel de la présidente des Philippines, Gloria Macapagal Arroyo, choisit d’ouvrir un « deuxième front » aux Philippines dans le cadre de sa guerre contre le terrorisme. C’est à ce moment qu’Amirah Ali Lidasan, présidente de Suara Bangsamoro (la Voix du peuple), un parti qui représente les intérêts de musulmans, décide d’agir : «  Du jour au lendemain, de nombreux chefs traditionnels au sein de la communauté musulmane ont été considérés comme de présumés terroristes et contraints d’abandonner leur activité. Je me suis alors sentie obligée de prendre la parole au nom de ces personnes désormais réduites au silence », explique-t-elle depuis l’île de Basilan, lors d’une conversation téléphonique.

Les Moros (nom qui signifie « Maures » en espagnol et qui désigne la minorité musulmane aux Philippines) représentent environ 5 % de la population du pays, qui compte quelque 97 millions d’habitants, très majoritairement catholiques. Les Moros sont concentrés dans les régions autonomes de l’ouest de la grande île méridionale de Mindanao et dans une série de petites îles, dont celles de Basilan et de Sulu, qui s’étendent jusqu’à la frontière malaisienne. Ils sont divisés en plusieurs groupes ethno-linguistiques.

Le danger de l’engagement

Amirah Lidasan n’est pas du genre à reculer face aux défis. Elle est la première femme musulmane à avoir été élue à la direction de l’Union nationale des étudiants et elle s’est rendue plusieurs fois à l’étranger, afin de sensibiliser l’opinion publique à la situation des Moros. Par contre, elle reconnaît que le contexte est très délicat : « Cela n’a pas été facile pour moi, d’une part parce que le fait de prendre la parole ne correspond pas au rôle traditionnel attribué aux femmes dans notre communauté, et d’autre part parce que ça implique certains risques, dit cette femme de 34 ans. Depuis l’arrivée au pouvoir de la présidente Arroyo en 2001, pas moins d’un millier d’opposants politiques au gouvernement ont d’ailleurs perdu la vie à la suite d’une série d’exécutions extrajudiciaires. »

via La guerre contre le terrorisme à la sauce philippine - Alternatives.

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