30.5.17

Plus jamais de Loi martiale ! - Centre d'appui aux Philippines

Communiqué 28 mai 2017                                                              capcpc@gmail.com

Le Centre d'appui aux Philippines (CPC-CAP) condamne fermement l'imposition de la loi martiale à Mindanao, proclamée par le président Rodrigo Duterte le 23 mai 2017.

Le prétexte était un affrontement armé entre les forces armées des Philippines (AFP), la police nationale dans la ville de Marawi et le groupe Maute, un groupe affilié aux militants de l'État islamique (IS) selon le gouvernement philippin.

Immédiatement après, l'administration de Duterte a déclaré la loi martiale sur toute l'île de Mindanao, la deuxième plus grande de cette nation insulaire de 100 millions d’habitants. Ce sont les habitants de Marawi qui ont été confrontés à la violence et aux déplacements. Il y aura sûrement des victimes civiles,  dommages collatéraux causés par l’intensification des opérations militaires.

Déjà dans les jours qui ont suivi la déclaration de la loi martiale, on rapporte des incidents où de nombreux groupes de personnes ont été détenus sans mandat, comme les 250 personnes «d'intérêt» à Davao, la capitale de Mindanao et les 30 participants du Forum œcuménique des femmes à Sultan Kudarat, une autre grande ville. La liberté de circulation est entravée, les médias et les médias sociaux sont censurés et les personnes soupçonnées de troubler la sécurité publique par leurs activités dans les médias et les médias sociaux sont menacées d'arrestation. Cela sans mentionner l’interdiction de se joindre à des manifestations publiques et sont menacés d'arrestations massives en vertu de la loi martiale, ce qui musèle les militants des droits sociaux et des droits de l'homme et leur enlève la liberté d'expression pour s'opposer à une telle règle.

Nous ne pouvons que nous rappeler les décennies de la loi martiale sous l'ancien dictateur Ferdinand Marcos dans les années 70 et 80, lorsque notre Centre d’appui aux Philippines a été formé. Nous avons été nombreux à nous mobiliser pour alerter nos concitoyens canadiens à la violation systématique des droits de l'homme, aux milliers de disparitions, aux exécutions extrajudiciaires et à la décimation d'une génération entière de jeunes et de forces progressistes au cours de ces terribles années. Nous avons organisé des activités pour soutenir ceux qui résistaient courageusement à la dictature aux Philippines. C’est ainsi que beaucoup d'entre nous ont été initiés au monde de la solidarité internationale.

L'histoire a démontré que la loi martiale ne mènera jamais à la paix, ni à Mindanao ni aux Philippines dans l'ensemble. Au lieu de cela, une présence militaire accrue aggravera encore l'insécurité dans la région. Elle renforce également le pouvoir des militaristes au sein du gouvernement du président Duterte, qui sont totalement inféodés à l'impérialisme américain, qui a d'énormes intérêts économiques à Mindanao, y compris les investissements dans l'extraction des ressources naturelles.

La paix ne peut venir qu'en traitant les causes profondes du conflit armé - la pauvreté, l’absence de développement, les droits ancestraux des Bangsamoro (minorité musulman) et les autres peuples indigènes.

Le processus de paix actuel entre le Gouvernement de la République des Philippines et le Front national démocratique des Philippines vise à s’attaquer aux racines du conflit armé. Le Centre d’appui aux Philippines soutient pleinement ce processus et croit qu'il est infiniment plus dans l'intérêt du peuple philippin que la loi martiale!

JAMAIS PLUS La LOI MARTIALE!

POUR UNE PAIX JUSTE ET DURABLE AUX PHILIPPINES!

SOUTENIR LES POURPARLERS DE PAIX MAINTENANT!

29.5.17

Never Again to Martial Law! -- Centre for Philippine Concerns

Communiqué May 28, 2017   capcpc@gmail.com

The Centre for Philippine Concerns/Centre d’appui aux Philippines (CPC-CAP) strongly condemns the imposition of Martial Law in Mindanao, as proclaimed by President Rodrigo Duterte on May 23, 2017.

The pretext was a firefight between the Armed Forces of the Philippines (AFP), the National police in the town of Marawi, and the Maute group, a small group affiliated with the Islamic State (IS), according to the Philippine government.

Immediately afterwards, the Duterte administration declared martial law on the whole island of Mindanao, the second largest in this island nation of 100 million people. The people of Marawi have faced the brunt of violence and displacement. Civilians are sure to be victims of collateral damage from increased military operations.

Already in the days following the declaration of Martial Law, there have been incident-reports where large groups of people have been detained without warrant, including 250 ¨persons of interest¨ in Davao, the capital of Mindanao and 30 participants of the Ecumenical Women’s Forum in the city of Sultan Kudarat.  Freedom of movement is hampered, media and social media is being censored and people deemed to violate public security through their activities in the media and social media are threatened with arrest.

This is not to mention that people are prohibited from joining public demonstrations and are threatened with mass arrest under Martial Law, effectively muzzling social and human rights activists and removing their freedom of expression to oppose such rule.

We cannot forget the decades of Martial Law under former dictator Ferdinand Marcos in the 70’s and 80’s, when our Centre for Philippine Concerns was formed. Many of us were mobilized to alert our fellow Canadians to the systematic violation of human rights, the thousands of disappearances and extrajudicial killings, and the decimation of an entire generation of youth and progressive forces in those terrible years. We held activities to support those bravely resisting the dictatorship in the Philippines. Many of us were initiated into the world of international solidarity through this movement.

History has shown that Martial Law will never lead to peace, neither in Mindanao or the Philippines overall. Instead, increased military presence will further aggravate the insecurity in the region. It also strengthens the hand of the militarists in President Duterte’s own government, who are notoriously beholden to US imperialism which has huge economic interests in Mindanao, including investments in natural resource extraction. And Canadian imperialism is also involved since Canadian mining companies like TVI are active on the island of Mindanao.

Peace can only come by addressing the root causes of the armed conflict - the poverty, lack of development and the ancestral rights of the Bangsamoro (Muslim minority) and other indigenous peoples.

The current peace process between the Government of the Republic of the Philippines and the National Democratic Front of the Philippines aims to address the roots of armed conflict. The Centre for Philippine Concerns fully endorses this process in the face of roadblocks recently being placed in its path by the Duterte government, and believes it is infinitely more in the interests of the Filipino people than Martial Law!

NEVER AGAIN TO MARTIAL LAW!
FOR A JUST AND LASTING PEACE IN THE PHILIPPINES!
SUPPORT PEACE TALKS NOW!